mercredi 23 janvier 2008

LA TRAVERSEE DES PYRENEES A VELO PAR LES COLS D’HENDAYE A CERBERE

L’idée a germée un de ces mois d’hiver de l'année 2001 après la lecture de PYRENEES MAGAZINE qui raconte l’épopée de deux personnes, qui ont traversé les PYRENES a vélo en ralliant HENDAYE et CERBERE.Je rédige sur mon ordinateur un itinéraire dans le sens opposé de CERBERE à HENDAYE, et je pause la semaine du 15 août pour être en congés. Il me reste deux mois de préparation. Physiquement je ne base pas tout sur le vélo, je fais que deux sorties à vtt, équipé pour la route, d’environs 90 kms entre BAYONNE et la montagne basque, beaucoup de natation ce qui augmente mon volume respiratoire et participe à hiru kasko bon test pour connaître son endurance tant physique que morale. De même je peaufine l’équipement et les réglages de mon vélo. Quinze jours avant le départ je suis contraint de modifier mon tracé, aux vues des aléas des correspondances SNCF pour rallier mon point de départ. Je partirai donc d’HENDAYE vers CERBERE.Trois jours avant le départ, et après avoir vu le chargement à emporter, j’achète une paire de sacoches, une petite tente, et une housse de transport vélo pour le retour, qui s’effectuera en train. L’ultime essai vtt chargé se fait la veille du départ. Le matin du 12 août c’est le grand jour.

CARNET DE ROUTE

LES PYRENEES A VELO PAR LES COLS HENDAYE - CERBERE
programme itinéraire souvent modifié pendant le parcours.

1° JOUR :

HENDAYE - N 10- 15 KM URRUGNE

D 4- 8 kms OLHETTE

D 4- 4,5 kms ASCAIN

D 4 -3,5 kms COL DE St IGNACE

D 4 -3 kms SARE

D 4- 3,5 kms CHERCHE - BRUIT

D 4 -2 kms + D 4

D 305-6 kms + D 305

D 20 -5 kms COL DE PINODIETA

D 20- 3 kms ESPELETTE

D 249- 6 kms ITXASSOU

D 918- 41,5 kms St JEAN PIEDS DE PORT

Total : 101kms

2° JOUR :

St JEAN PIEDS DE PORT- D 18 -19,5 kms COL DE BURDINKURUTXETA

D 18 -9,5 kms COL DE BAGARGUIAC

D 19- 13 kms LARRAU

D 26 -17 kms TARDETS

D 918 -12 kms + D919 / D 918

D 918- 3 kms ARRETTE

D 918- 12 kms + LURBE St CRISTAUX

N 134 / E7 -5 kms ESCOT

D 294 -10 kms COL DE MARIE BLANCHE

D 294 -11 kms BIELLE

D 934- 8 kms LARUNS

Total : 126 kms

3° JOUR :

LARUNS -D 918- 6 kms EAUX BONNES

D 918- 8 kms GOURETTE

D 918- 4 kms COL D’ AUBISQUE

D 918 -10 kms COL DU SOULOR

D 918 -8 kms ARRENS-MARSOUS

D 918- 12 kms ARGELES-GAZOST

D 921- 7 kms PIERREFITTE DE NESTALAS

D 921 -12 kms LUZ St SAUVEUR

D 918- 7 kms BAREGES

Total : 74 kms

4° JOUR :

BAREGES -D 918- 11 kms COL DU TOURMALET

D 918- 4 kms LA MONGIE

D 918 -13 kms St MARIE DE CAMPAN

D 918 -13 kms COL D’ASPIN

D 918- 13 kms ARREAU

D 618 -17,5 KM COL DE PEYRESSOURDE

D 618- 14,5 kms BAGNERE DE LUCHON

Total : 86 kms

5° JOUR :

BAGNERE DE LUCHON -D125 -16 kms + D 125 / D 44

D 44- 4 kms St BEAT

D 44- 9 kms COL DE MENTE

D 44- 7 kms COULEDOUX

D 85- 3,5 kms + D 85 / D 618

D 618 -4,5 kms COL DU PORTE D’ ASPET

D 618 -17,5 kms AUDRESSEIN

D 17 -17 kms COL DE LA CORE

D 17 -10 kms SENTESSAC D’ OUST

D 17- 3 kms SEIX

D 3- 5,5 kms + D3 / D 618

D 618 -15 kms MASSAT

Total : 112 kms

6° JOUR :

MASSAT -D 618 -12 kms COL DE PORT

D 618 -18 kms TARASCON SUR ARIEGE

E 9 / N 20 -26 kms AX LES THERMES

E 9 / N 20 / N 320 25 KM + N 22 / N 320

N 320- 3 kms COL DE PUYMORENS

N 20 / E9 – N 320- 24 kms UR

D 618 -17 kms FONT ROMEU

D 618- 9 kms Mt LOUIS

Total : 134 kms


7° JOUR :

Mt LOUIS - N 116- 30 kmsPRADES

N 116- 15 kms + N116 / D 618

D 618- 21,5 kms COL FOURTOU

D 618- 12,5 kms AMELIE

D 115- 15 kms LE BOULOU

D 618 -16 kms ARGELES

D 114 -11 kms PORT - VENDRE

N 114- 16 kms CERBERE

Total : 137 kms

TOTAL : 770 kms

1° ETAPE

SAMEDI 12 AOUT :
Je quitte la plage d’HENDAYE et Brigitte qui mi avait déposé vers 7 heures du matin. Le moral est au beau fixe, je monte le col de St IGNACE assez facilement. De Sare, je me dirige vers Dantxaria où je fais, halte petit déjeuner. Puis, je m’attaque au col de PINODIETTA, passe par Espelette, les contres-forts du Montdarin et Itxassou, où j’emprunte la route de Garazi. Il est 13h, je m’y arrête manger car la tête commence à me tourner. La suite s’annonce plus corsée. Je prends la direction d’Iraty, je gravis les cols de BURDINKURUTXETA et de BAGARGIAK que je trouve très difficiles, pour m’arrêter à LARRAU vers 18 heures passer ma première nuit sous la tente. Je m’offre un bon dîner chez Etchémaité et vais me coucher. Sans duvet, ni tapis de sol la nuit est froide et pas très réparatrice pour l’étape du lendemain.

2° ETAPE

DIMANCHE 13 AOUT :
Le réveil est dur, courbatures plus un échauffement à la scelle se manifestent. Je prends la direction de Tardets avec une courte pause à Logibar. Plus je roule, plus j’ai mal au…L’idée de renoncer me traverse l’esprit surtout que, la pharmacie n’est pas de garde ce week-end. Tant pis, je continue péniblement. Enfin, aux alentours d’Arette, après plus d’une heure trente de supplice la solution de la double peau me permet de poursuivre jusqu’à LARUNS, par le col de MARIE-BLANQUE.Là, je passe ma deuxième nuit sous la tente identique à la veille malgré un bon repas dans une auberge proche du camping.



3°ETAPE

LUNDI 14 AOUT :
Le réveil est aussi dur que la veille. Les blessures sont néant moins supportables et je gravis le col d’AUBISQUE coupé d’une pause à Gourette.Puis je fonce au SOULOR manger à midi et termine par le TOURMALET avec ses treize lacets mythiques. La montée du dernier col s’avéra un peu scabreuse dans les voitures, surtout quand un c…pressé de me doubler, ma heurté avec le rétroviseur de sa voiture, m’envoyant presque dans le fossé heureusement coté amont de la montagne. Bien sur, il ne s’est pas arrêté pour s’excuser. Dans la descente sur Campan je trouve un petit hôtel pour me refaire une santé et passer une bonne nuit dans un lit confortable et chaud . J'en profite pour soigner mes blessures au c...ll .. , je vous passe les détails de l'opération pour enlever la double peau ,allonger sur le lit les jambes en l'air comme un femme qui va accoucher,avec la glace que j'avais au par avant démontée à la salle de bain , là je n'ai pas fait de photo ,c'était atrocement pittoresque. Au court de cette étape je rencontre un cycliste qui rallie Laruns à Grenoble. Nous discutons une bonne partie de la descente du Soulor, puis il me souhaite bonne chance et s’éloigne rapidement son vélo étant plus performant que le mien. L’anecdote, c’est que plus tard, il me retrouve plus loin, car dans un village, j’ai pris un raccourci qui m'économise pas mal de kilomètres. Arrivé à ma hauteur je lui demande : je vous ai doublé ?,nous rions bien après l’explication et nous nous disons au revoir.



































4° ETAPE

MARDI 15 AOÛT :
Enfin j’ai pu me reposer. J’attaque cette étape avec un peu plus de moral. De plus, que derrière moi survint, mon Grenoblois qui lui a dormit à Campan. Nous faisons la route ensemble jusqu’à la base du col d’ASPIN et il me salut pour la dernière fois. Tout va pour le mieux, le col d’ASPIN et de PEYRESSOURDE passés, j’arrive pour midi à LUCHON trop tôt à mon goût. Je prends la direction du col de MENTE où arrivé au sommet je m’octrois un arrêt buffet bien mérité. Je ne choisis pas l’option de coucher dans la seule auberge qui l’occupe pensant trouver refuge plus bas. Grosse erreur, rien dans la descente, que le croisement pour le col du PORTET D’ASPET quatrième de la journée que je monte très fatigué l’orage tournant au alentours. Patatras ! La tempête se met de la partie. L’inquiétude, puis la panique surviennent. Il est tard, et plus je roule moins je trouve refuge pour la nuit. Enfin, trempé, crevé, des tendinites plein la jambe droite, je plante ma tente vers 20 heure au camping de Castillon sous la tempête et je fais ma vacation téléphonique quotidienne auprès des miens pour les rassurés. Après un bon repas au village, je rejoins mon bivouac pour une nuit très humide.















5° ETAPE

MERCREDI 16 AOUT :
Au levé beau temps, départ pour le col de LA CORE . Bien sur, vu la nuit, tout est trempe mais le soleil et la rudesse de la pente me réchauffent rapidement. Outre, le fessier…endommagé depuis la deuxième étape, les genoux et la cheville droite enflés séquelles de la veille, me font énormément souffrir. Je recours aux anti-inflammatoires pour pouvoir supporter l’ascension du COL DE PORT , et m'accroche au sillage d'une jolie cycliste bien ficelée qui monte devant moi en danseuse me donnant une vue qui me distrait de la rudesse de l'effort , attention son compagnon n'a que quelques longueurs d'avance, arrivé au sommet je stoppe pour un court repos ,eux plongent dans la descente. Arrivé à Sinsat je décide de faire halte dans un relais auberge non loin d’AX LES THERMES pour me requinquer. La chaleur et l’orage là, je ne veux pas rééditer l’exploit de la veille. Bien joué, lessive, soins séchage et repos sont mes activités de la fin d’après-midi. Après un bon repas je me couche très fatigué.






6° ETAPE

JEUDI 17 AOUT :
Aprés une superbe nuit, mon état physique n’est pas top et la question de continuer me traverse l’esprit. Dehors il pleut, je me motive pour partir pendant le petit déjeuner avec un couple de randonneur qui eux, parti une semaine plutôt comptent gravir trente six cols, avec plus de chargement, plus de jours, mais des étapes de moitié distantes. D’ailleurs la femme s’interroge beaucoup, le mari par contre a l’air confiant. Le PUYMORENS est dur à passer. Une cohorte de voitures m’accompagne jusqu’au sommet, succès inconditionnel de l’Andorre. Malgré les odeurs d’échappements, la chaleur des moteurs tempèrent ma montée sous la pluie et le vent glacial, les encouragements des gens me donnent aussi du baume au cœur. Descente vers Bourg-madame, je quitte peu à peu le mauvais temps. Impasse faite pour rejoindre Fon- Romeu état physique oblige, je pense que la suite va être relativement plate. Surprise…trois cols de plus au programme le RIGAT, LE LIOUS et surtout celui de la PERCHE .Très amoindrit, je casse une croûte a Saillabouse. Passé le sommet du dernier col, une bonne surprise m’attend, une descente de vingt-cinq kilomètres dans les superbes gorges de La Carança. Le pied !!! des pointes à quarante-cinq au compteur sans pratiquement pédaler. Arrivé à Prades, je loue la dernière chambre libre de la ville et vais à la pharmacie prendre conseil pour retaper mon état afin de terminer mon périple. Après les soins prodigués par la pharmacienne très sympa et un bon dîner, je m’offre même un petit concert occitan avant d’aller au lit.






7° et dernière ETAPE

VENDREDI 18 AOUT :
Quatre heure du mat, le réveil est difficile. Le genou et la cheville droite sont complètement bloqués. L’algipan est de sorti. Je décide de supprimer le dernier col prévu et prends un itinéraire plus roulant. Cinquante kilomètres après, je quitte la nationale à Collioure. L’à se dévoile à mes yeux un paysage de carte postale : la Méditerranée dans toute sa splendeur. L’émotion est si forte que quelques larmes envahissent le fond de mes lunettes. Je m’arrête ébahi et me dis << ça y est ! j’y suis, j’y suis arrivé. >> Enfin…pas encore. Je longe la cote et ses corniches. Le bonheur et la beauté des cites me font oublier mes problèmes physiques et les difficultés de la route. Je croise les pompiers, appelés pour un feu aperçu non loin de là. CERBERE, il est midi. Photo devant le panneau, je me rends à la gare acheter mon billet de retour, je téléphone à la maison et je partage ma joie avec Elorri lui indiquant aussi mon heure d’arrivée le soir même à Bayonne. Puis, je fille à la plage me baigner et me doucher. Changé et propre, de retour a la gare, je me restaure et prépare mon compagnon a deux roues pour notre départ vers le Pays-Basque. A 16 h 50 je prends le train et arrive 7h plus tard à Bayonne ou m’attendent Elorri et Brigitte. Je descends du train ému et fier de ma réussite, content de renter à la maison.

Après ces sept jours, je n’oublierai pas les rencontres faites au sommets des cols, la gentillesse des personnes aux arrêt du soir, les deux ermites du train parti faire leurs achats à Port-Bou sans billets et les émotions du sommet du Tourmalet et de Collioure ou je n’ai pu laisser échapper quelques larmes dans mes lunettes.

En conclusion se fut dur mais SUPER…….